Les petites mains de l’excellence
Résumé
Since the mid-2000s, the State has been supporting “excellence” policies aimed at creating world-class universities in France by focusing resources on the best institutions, laboratories, and researchers. While these policies make university leaders the central actors of these instruments, this article shows that on a day-to-day basis their implementation depends on precarious actors such as project managers. These policies of excellence produce a stratification of the academic profession from the top, by strengthening the institutions’ executive teams, but also from the bottom by creating precarious, undervalued positions with a difficult work rhythm, particularly invested by women researchers.
Depuis le milieu des années 2000, l’État soutient des politiques d’excellence qui visent à créer en France des universités de classe mondiale en concentrant des ressources supplémentaires sur les meilleurs établissements, les meilleurs laboratoires et les meilleurs chercheurs. Alors que ces politiques font des équipes dirigeantes des universités les acteurs centraux du pilotage de ces instruments, cet article montre que, au jour le jour, leur mise en œuvre repose sur des acteurs précaires comme les chargées de projet. Ces politiques d’excellence produisent une stratification de la profession académique par le haut, en renforçant les équipes dirigeantes des établissements, mais aussi par le bas en créant des postes précaires, dévalorisés, avec un rythme de travail difficile et particulièrement investis par des chercheuses.