Compte rendu de lecture de : L’apocalypse joyeuse. Une histoire du risque technologique
Abstract
Sommes-nous devenus assez inconscients pour ne plus voir les risques qui nous menacent, comme le laisse entendre ce titre — L’Apocalypse joyeuse — en forme d’oxymore ? L’historien des sciences et des techniques Jean-Baptiste Fressoz s’intéresse, dans ce livre, aux racines historiques de la crise environnementale contemporaine et propose une thèse différente de celle d’Ulrich Beck et Anthony Giddens. Pour ces sociologues, cette crise est le résultat d’une récente prise de conscience, appelée « réflexivité », des dangers induits par la « modernité ». Leur analyse oppose deux modèles de sociétés : celle de la révolution scientifique et technique du XIXe siècle, la « société du progrès », qui a modifié de manière inconsciente son environnement pendant des décennies ; et celle de la crise environnementale contemporaine, la « société du risque », qui a fini par prendre conscience des dangers induits par les erreurs du passé.