Structuration régionale et déterminants ethnoreligieux de la violence politique au Nigeria depuis la fin de la dictature militaire - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Hérodote - Revue de géographie et de géopolitique Année : 2016

Structuration régionale et déterminants ethnoreligieux de la violence politique au Nigeria depuis la fin de la dictature militaire

Résumé

How national are Nigerian political parties ? Regionalism and ethno-religious factors of political violence since the end of the military regimes.

This paper explores the factors of political violence in Nigeria through the analysis of data concerning deadly clashes involving political parties between 2006 and 2014. We claim that Nigeria political system under the 4th republic remains deeply influenced by local and regional logics. Starting from the existing literature – which focuses mainly on clashes during general elections – we demonstrate firstly that deaths occurring during those type of elections account for only half of the total number of casualties. Secondly, we show that the regional organization of political parties still predominates. That is more specifically the case for inter-parties violence, which is concentrated in a few states where local parties were strong enough to contest the monopoly of the ruling PDP. Ignored by the existing literature, inter-parties violence also confirms the importance of local factors and the implication of the PDP. We finally show that inter-parties violence is concentrated in the Middle Belt where ethnic and religious conflicts are most important. Along with political competition, those rivalries explain mass violence. Indeed, events combining both electoral competition and ethnic/religious factors accounted for only 5 % of the total, but caused 75% of fatalities during the period under review.
Cet article explore les déterminants de la violence politique au Nigeria à l’appui de données recensant les conflits qui ont impliqué des partis politiques et entraîné des morts entre 2006 et 2014. Il défend l’idée que, depuis la fin de la dictature militaire en 1999, la politique nigériane sous la IVe République reste structurée par les ancrages locaux et régionaux des partis. Partant de la littérature existante qui se focalise sur les confrontations au moment des élections générales, nous montrons d’abord que ces élections ne représentent que la moitié des décès sur la période et que les violences politiques représentent en réalité un phénomène large avec des spécificités et enjeux locaux en dehors des logiques électorales. Dans un second temps, nous montrons que les ancrages régionaux des partis structurent toujours la vie politique nigériane. C’est le cas en ce qui concerne les violences entre partis, qui sont souvent limitées à quelques États où ces partis sont forts et étaient en mesure de contester le monopole du People’s Democratic Party (PDP). Les violences intra-partis, peu analysées, confirment aussi le poids des enjeux locaux et la forte implication du PDP. Enfin, les violences entre partis se concentrent dans les États de la Middle Belt en proie à des conflits religieux ou ethniques. Nous analysons l’importance de ces deux facteurs dans les violences de masse et montrons qu’elles sont provoquées par leur imbrication avec la compétition politique.

Dates et versions

hal-03567886 , version 1 (12-02-2022)

Identifiants

Citer

Corentin Cohen, Hugo Lefebvre. Structuration régionale et déterminants ethnoreligieux de la violence politique au Nigeria depuis la fin de la dictature militaire. Hérodote - Revue de géographie et de géopolitique, 2016, 2015/4 (159), ⟨10.3917/her.159.0045⟩. ⟨hal-03567886⟩
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