La violence des surveillantes des camps de concentration national-socialistes (1939-1945) : réflexions sur les dynamiques et logiques du pouvoir
Abstract
Les survivants et les chercheurs se représentent généralement le camp de concentration comme une institution totale par excellence. Exécutée avec zèle par les employés de la Schutzstaffel (SS, escadron de protection) des camps, la terreur fut, en effet, méticuleusement planifiée par les dirigeants SS – dont Heinrich Himmler en premier lieu (Sofsky, 1995 ; Armanski, 1993 ; Herbert, Orth et Dieckmann, 1998 ; Benz et Distel, 2005).Mais cette image d’une organisation systématique de la terreur demeure quelque peu trompeuse. Le règlement du camp donnait certes aux surveillantes comme aux officiers SS, le droit de punir les prisonniers. Une procédure stricte le réglementait cependant, et plus encore celui de tuer (Mailänder Koslov 2011 ;Strebel, 2003).Le personnel de surveillance SS n’a jamais eu, officiellement, le droit de les violenter arbitrairement, et moins encore de les tuer(les pistolets de service devaient seulement servir pour se défendre).Il devait au contraire se plier à une codification stricte des punitions. Sa tâche principale était d’assurer une surveillance et une gestion ordonnées du camp. Mais malgré ces instructions et l’interdiction de toucher aux prisonniers, le personnel de garde exerçait son travail quotidien de manière brutale et sanglante. Un large fossé séparait donc dans les faits les directives de la pratique.
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