Politiques macroéconomiques et réformes structurelles: bilan et perspectives de la gouvernance économique au sein de l’Union Européenne - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue d'économie politique Année : 2010

Politiques macroéconomiques et réformes structurelles: bilan et perspectives de la gouvernance économique au sein de l’Union Européenne

Résumé

The run up to the euro has been characterized by soft growth especially in the largest countries of the zone. This disappointing performance is often imputed to the insufficient extent of structural reforms in labour and product markets. The ECB conduct of monetary policy, and the Stability and Growth Pact, would on the other hand have no negative role in the growth performance of euro zone countries. The financial crisis while calling for a temporary softening of the constraints (notably on fiscal policy), would also confirm that monetary policy was more virtuous in the euro zone than in the United States. This article proposes a radically different interpretation. We argue that soft growth is the consequence of restrictive macroeconomic policies. These are not linked to the existence of the euro per se, that in fact has helped growth by minimizing monetary perturbations, but rather to the political compromise that led to the current institutions for the economic government of Europe. This compromise imposed rules for monetary and fiscal neutrality while pushing for structural reforms whose main objective was to impose a new norm on the distribution of wealth. Putting in place the appropriate policies for growth requires rethinking this norm, and the financial crisis may be an opportunity to do so.
Les années de préparation et d’installation de l’euro ont été des années de croissance faible ou médiocre dans les grands pays de la zone. Cette performance décevante est, souvent, attribuée aux défaillances des marchés de biens et du travail et, par suite, à l’insuffisante attention portée aux réformes structurelles touchant au fonctionnement de ces marchés. Dans cette perspective, la politique monétaire ne saurait être incriminée, pas plus que les règles du Pacte de stabilité. La crise financière, tout en conduisant à envisager de suspendre certaines règles contraignantes, ne ferait que confirmer la pertinence de la gestion des taux d’intérêt par la Banque Centrale Européenne qui se serait avérée beaucoup plus appropriée que celle qui a prévalu outre-Atlantique. Cet article propose une lecture sensiblement différente de la réalité en considérant que la faible croissance est la conséquence de politiques macroéconomiques restrictives plus que la résultante du refus de réformes structurelles qui furent nombreuses en cette période. Elle n’est pas liée à l’existence de l’euro qui ne pouvait que favoriser la croissance en évitant les turbulences monétaires. Elle tient à la nature du compromis politique qui a présidé à la mise en œuvre de la monnaie unique. Celui-ci en imposant des critères de neutralité monétaire et budgétaire et en poussant à des réformes structurelles dont le véritable enjeu est de faire accepter une nouvelle norme de répartition des revenus, ne pouvait être que préjudiciable à la croissance. La refondation des politiques de croissance exige une révision de cette norme dont la crise financière peut fournir l’opportunité.

Dates et versions

hal-03399035 , version 1 (23-10-2021)

Identifiants

Citer

Jean-Paul Fitoussi, Jean-Luc Gaffard, Francesco Saraceno. Politiques macroéconomiques et réformes structurelles: bilan et perspectives de la gouvernance économique au sein de l’Union Européenne. Revue d'économie politique, 2010, 120 (2), pp.247 - 268. ⟨10.3917/redp.202.0247⟩. ⟨hal-03399035⟩
12 Consultations
0 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More