La question de la responsabilité individuelle dans les actes meurtriers collectifs - Sciences Po Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2015

La question de la responsabilité individuelle dans les actes meurtriers collectifs

Résumé

Dans la société moderne, la question de la responsabilité morale repose, d’une part, sur un système juridique mais aussi sur une conception de la liberté individuelle qui tend à faire de l’être humain, un sujet supposé maître et donc responsable de ses actions. Pourtant, derrière c’est conception se cache tout un système social ayant évolué et évoluant encore au fil du temps et des circonstances. Ces deux derniers siècles, l’humanité a connu des étapes accélérées ayant abouti à un changement tangible dans la notion de « responsabilité ». En effet, certains faits particulièrement traumatiques comme le génocide du peuple juif durant la Seconde Guerre mondiale et le procès de Nuremberg ayant suivi, ont profondément questionné le sens et la portée à donner à ce terme au point qu’actuellement, la responsabilité est considérée telle une fiction sociale, manœuvrée temporairement et spatialement pour satisfaire le collectif d’un lieu précis, en un temps donné. En somme, la responsabilité individuelle serait diluée dans la non-responsabilité collective. Pour l’heure, la responsabilité se fonde principalement sur la logique causale de l’acte qui en dernier instance, échappe à celui-là même qui le commet. Mais cette vision des choses repose sur une logique purement sociale qui ne permet pas de saisir la véritable cause de l’acte. Pourquoi, alors, maintenir la notion même de responsabilité ? Tout simplement parce que c’est le principe fondamental permettant la continuité de la vie en société et le maintien de l’ordre social. Le caractère moral d'une action se juge au vu de l'action elle-même, mais en tenant compte aussi de son contexte. On pourrait donc affirmer que la morale est, en elle-même, prise dans deux systèmes complexes (au sens de la théorie de la complexité). Avec d'un côté, la complexité du contexte dans lequel intervient un acte. Et de l'autre, la complexité propre au sujet agissant qui, elle, relève plutôt de la psychanalyse. La psychologie, pour sa part, s'intéressant plutôt au sujet social. Mais il n'en reste pas moins que c'est une notion intimement liée et viscéralement liée à l'action. En cela, c'est une notion abstraite qui, pourtant ne peut être dissociée de sa réalisation concrète. De ce fait, la morale a ceci d'intéressant, qu'elle relie le sujet dans ce qu'il a de plus intime (et de plus secret y compris au sujet lui-même), au sujet social dans ce qu'il a de moins intime. Or, ce n'est pas une contradiction, c'est plutôt une tension. La morale est prise entre deux "tensions". C'est sans doute pour cela qu'elle est si difficile à saisir, à résumer, à enfermer dans un modèle fixe. Dans ce travail, après avoir défini et analysé les différentes notions susmentionnées, à commencer par celle de responsabilité, de liberté mais aussi d’individualisme, nous tenterons de comprendre comment peut se penser la responsabilité morale de l’individu, dans des actes meurtriers de grande envergure, commis par le collectif.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03398945 , version 1 (23-10-2021)

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Citer

Hamzi Khateb. La question de la responsabilité individuelle dans les actes meurtriers collectifs. 2015. ⟨hal-03398945⟩
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