La domestication de l’épidémiologie
Abstract
Les mutations institutionnelles des deux dernières décennies dans le champ de la santé publique portent la promesse de décisions politiques prenant mieux en considération l’état des savoirs, et, en particulier des données épidémiologiques qui mettent en évidence des facteurs de risque de maladies chroniques. Le secteur de la santé au travail met néanmoins en évidence les limites de la conversion des données épidémiologiques en instruments d’action publique. De nombreux travaux ont montré que les rapports sociaux de domination entre employeurs et salariés empêchent d’aligner la reconnaissance des maladies professionnelles sur les connaissances épidémiologiques disponibles. Dans cet article, nous mettons plutôt en évidence les logiques administratives qui filtrent la prise en compte politique des données épidémiologiques sur les pathologies induites par les toxiques professionnels. Nous nous appuyons pour cela sur une enquête sur la création de deux tableaux de maladies professionnelles reconnaissant – a minima – les maladies induites par les pesticides parmi la main-d’œuvre agricole.
Domains
Sociology
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