La peur au ventre
Abstract
De toutes les crises susceptibles de menacer l’expansion mondiale, celle des subprimes était la moins attendue. Au beau milieu de la trêve estivale, la révélation de l’implication d’institutions financières de renom dans les crédits immobiliers américains à risque a ricoché sur l’ensemble du système financier, provoquant un durcissement général des conditions de financement sur le marché interbancaire. La prompte intervention des banques centrales a calmé l’affolement, et même si l’eau reste agitée après la tempête de l’été, les autorités monétaires devraient pouvoir ramener le calme.C’est en tout cas l’hypothèse qui sous-tend la présente prévision : la crise ne devrait pas infléchir significativement le sentier d’expansion de l’économie mondiale. Les années 2007 et 2008 s’annoncent dans la lignée des précédentes, avec des croissances prévues de 4,9 et 4,5 % respectivement, après un sommet à 5,2 % en 2006. Le marché immobilier restera le talon d’Achille de l’économie américaine, mais les enchaînements récessifs initiés par son retournement seront enrayés par le volontarisme dont la Réserve fédérale est coutumière dans l’adversité.Le ralentissement américain n’aura qu’un effet modéré sur la croissance mondiale, entretenue par un plus grand dynamisme de la demande intérieure dans les zones émergentes et dans la zone euro. Marquée par la singularité de ses performances dans un environnement international pourtant très porteur depuis l’éclatement de la bulle internet, l’économie européenne se distinguera encore en 2007 et en 2008, mais avec cette fois une croissance plus dynamique qu’aux États-Unis.
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