L’ingouvernable à l’âge de l'édition du génome : une analyse comparée des politiques des nucléases en Europe, aux États-Unis et en Chine - Sciences Po Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2022

Ungovernability in the age of genome editing : a comparative analysis of the politics of nucleases in Europe, the United States of America, and China

L’ingouvernable à l’âge de l'édition du génome : une analyse comparée des politiques des nucléases en Europe, aux États-Unis et en Chine

Résumé

How can a public policy process be systematically invalidated when all the conditions necessary to its advent seem to exist? This study on the politicization of new genome engineering techniques reveals an “expectation of ungovernability”. The use of programmable nucleases enabled the birth of children, animals, and plants whose genomes were modified with a fair degree of precision. These advanced methods, known as genome editing, have been subject to several sociopolitical controversies. But the question of how they relate to the common good is invariably neutralized. The public debate over how a State could build the legitimacy to responsibly wield a power to edit genomes is never raised.This blind spot lies at the core of the expectation of ungovernability. It prevents the possibility of administrating the genomes of organisms living on a territory. Such a situation is very paradoxical: according to theories of biopolitics, sovereign power is fundamentally based on the management of bodies. Yet, this study shows that controlling the prevalence of certain alleles in a population is beyond what politicians consider to be within their reach. The societies we studied appear to be unable to produce institutional structures with the authority to standardize variants.
Comment un processus de création d’une politique publique peut-il être systématiquement mis en échec alors même que les conditions théoriquement nécessaires à sa mise en production semblent être réunies ? Cette étude sur la mise en politique de nouvelles techniques de génie génétique révèle un phénomène de « présomption d’ingouvernabilité ». L’usage de nucléases programmables a permis la naissance d’enfants, d’animaux et de plantes dont le génome a été modifié avec une relative précision. Ces avancées, connues sous le nom d’édition du génome, font l’objet d’enjeux définitionnels considérables qui se traduisent par différentes controverses sociopolitiques. Mais leur confrontation avec des idées du bien commun est invariablement mise en échec. La question de la légitimité de l’État à s’en saisir pour agir en responsabilité ne ressort pas dans le débat public. Cet angle mort fonde la présomption d’ingouvernabilité qui neutralise la possibilité d’une gestion des génomes des organismes vivant sur un territoire. Cette situation apparait comme très paradoxale dans la mesure où les cadres théoriques biopolitiques nous enseignent que le pouvoir souverain repose fondamentalement sur la gestion des corps. L’étude montre que la question du gouvernement de la prévalence de certains allèles dans une population est en dehors de ce que le politique parvient à prendre en charge. Les sociétés étudiées semblent incapables de produire des structures institutionnelles administrant le pouvoir de standardiser des variants.
Fichier non déposé

Dates et versions

tel-04067135 , version 1 (13-04-2023)

Identifiants

  • HAL Id : tel-04067135 , version 1

Citer

Guillaume Levrier. L’ingouvernable à l’âge de l'édition du génome : une analyse comparée des politiques des nucléases en Europe, aux États-Unis et en Chine. Science politique. Institut d'études politiques de Paris - Science Po, 2022. Français. ⟨NNT : 2022IEPP0034⟩. ⟨tel-04067135⟩
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