Faut-il redessiner les contours de la responsabilité des femmes justiciables ? : Sur l’agentivité des sujets pénaux du féminisme - Sciences Po Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2022

Should we reshape the responsibility of women defendants? : The agency of the legal subjects of feminism

Faut-il redessiner les contours de la responsabilité des femmes justiciables ? : Sur l’agentivité des sujets pénaux du féminisme

Résumé

Relaying on the feminist legal agency critic, we examine the effects that the liberal foundations of our criminal system have for the judicial treatment of legal subjects that feminism considers as its objects of militancy. Starting from a genealogy of the criminological knowledge that was dedicated from the end of the 18th century to the objectification of women's criminal agency, and then conducting a deconstructionist study of the moral portraits of “battered women who kill” – and more specifically of the one of Jacqueline Sauvage – that the actors of the (neo)liberal criminal system convey, we explore the forms of social, moral and legal-political liability that they attribute to women defendants and to the subjects that are associated with them. The analysis of the harmful effects that these moral portraits induce for women as legal subjects raises the need that we have to re-articulate our legal theory of responsibility to an intrinsically feminist – and thus, more “social” – insight of agency. Understandings of this concept such as the one Judith Butler offers in the works she dedicates to the analysis of the sources of the responsibility of the acting subject enables us to reconnect with a feminist, Foucauldian and psychoanalytical understanding of this human disposition, which encourages us to take into account when we charge them with an act, the forms of vulnerability that underlie the very modalities of their agency, and which condition the criminal deeds of the subjects of feminism.
A l’appui des critiques féministes juridiques de l’agency, nous interrogeons les implications que les sous-bassements théoriques libéraux de nos régimes de pénalité ont pour le traitement des sujets pénaux du féminisme. A partir d’une généalogie des savoirs criminologiques qui furent dédiés à partir de la fin du XVIIIe siècle à l’objectivation de l’agir criminel des femmes, puis d’une étude déconstructionniste des portraits moraux des « femmes battues maricides » – et en particulier de Jacqueline Sauvage – que les acteurs et actrices de la pénalité (néo)libérale véhiculent, nous investiguons ici les formes de responsabilité sociales, morales et juridico-politiques qu’ielles imputent aux femmes justiciables et aux sujets qui leur sont apparentés. L’analyse des effets délétères que ces portraits moraux induisent pour les sujets de droit féminins soulève la nécessité qu’il y aurait de réarticuler notre théorie juridique de la responsabilité à une compréhension intrinsèquement féministe – et plus « sociale » – de l’agentivité. Des lectures de l’agency telle que celle que Judith Butler avance dans les travaux qu’elle dédie à l’analyse des ressorts de la responsabilité du sujet agissant, nous permettent de renouer avec une compréhension féministe, foucaldienne et psychanalytique de cette disposition humaine, qui nous incite à mieux prendre en compte lorsque nous lui imputons un acte, les formes de vulnérabilités qui sous-tendent les modalités même de son agentivité, et qui conditionnent notamment les passages à l’acte des sujets pénaux du féminisme.
Fichier non déposé

Dates et versions

tel-03875076 , version 1 (28-11-2022)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03875076 , version 1

Citer

Amelie Bescont. Faut-il redessiner les contours de la responsabilité des femmes justiciables ? : Sur l’agentivité des sujets pénaux du féminisme. Science politique. Institut d'études politiques de Paris - Sciences Po, 2022. Français. ⟨NNT : 2022IEPP0006⟩. ⟨tel-03875076⟩
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