Von Hamburg nach Singapur : translokale erfahrungen einer hamburger kaufmannsfamilie in zeiten der globalisierung (1765–1914)
De Hambourg à Singapour : les expériences translocales d’une famille de négociants hambourgeois aux temps de la globalisation (1765-1914)
Résumé
This thesis proposes to apply the concept of translocality to the case of a merchant’s family from Hamburg during the “long 19th century”. The Meyer family travelled to and settled in Atlantic and Mediterranean ports in the 1760s, before expanding globally from the middle of the next century onwards. The relationships between the family and Bordeaux and Singapore, which were unique both in terms of their duration and their intensity, constitute the centre of the study. The experiences of this merchants’ family in these port cities allow to grasp the economic, cultural and social connexions uniting the local and the global as well as their consequences. Applying the concept of translocality, the study analyses the consequences of the globalisation processes on the practises, perceptions and belongings of this family according to a tension between mobility and locality and thanks to three research axes: family and trade, mobility, and communities. Thanks to family archives which are rich in egodocuments, the case of the Meyer family is particularly suited for this project of a social and cultural history of the globalisation bringing together research fields rarely considered together, such as global and transnational history, history of the bourgeoisie as well as gender history and history of emotions. This thesis contributes to define the consequences of the processes of territorial, political, cultural and economic global integration on European elites, as well as on the emergence of a global consciousness in the 19th century.
La présente thèse propose d’appliquer le concept de translocalité à l’étude d’une famille de négociants hambourgeois durant le « long XIXe siècle ». La famille Meyer débuta son expansion sur la façade atlantique et méditerranéenne dans les années 1760, avant de s’étendre dès le milieu du siècle suivant à l’espace global. Bordeaux puis Singapour prirent une place dominante par la durée et l’intensité des relations qui les unirent avec cette famille et qui constituent l’objet de la présente étude. Les expériences vécues de cette famille de négociants dans ces villes portuaires permettent d’appréhender de près les connexions économiques, culturelles et sociales unissant local et global ainsi que leurs conséquences. Grâce à la mobilisation du concept de translocalité sont analysées les conséquences des processus de globalisation sur les pratiques, les perceptions et les appartenances de cette famille selon une tension unissant mobilité et localité et au moyen de trois axes : famille et négoce, mobilité, et structures communautaires. Par son fonds d’archives familiales riche en écrits du for privé, cette famille est particulièrement adaptée à ce projet d’une histoire sociale et culturelle de la globalisation unissant des domaines de recherche jusqu’ici peu considérés conjointement, à savoir l’histoire transnationale, globale, de la bourgeoisie, du genre et des émotions. La présente thèse contribue ainsi à définir les contours des conséquences des processus d’intégration territoriale, politique, culturelle et économique du monde sur des élites européennes, ainsi que de l’émergence d’une conscience globale au XIXe siècle.