La ville captivée : affichage et économie de l’attention à Paris au XVIIIe siècle - Sciences Po Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2019

Catching the city’s eye : posters and attention economy in 18th century Paris

La ville captivée : affichage et économie de l’attention à Paris au XVIIIe siècle

Résumé

Paris in the XVIIIth century was characterized by important evolutions in consumerism and exchanges. In this context, commercial posters and personal ads started to compete with state public writings and libels on display in previous centuries. They were instrumental in creating a new form of urban attention, which was not only based on sounds and spoken langage, but also on visual and written signs. This attention economy caused a change in the printing trade, giving birth to professional bill-stickers or information entrepreneurs. It was also linked to typographic techniques and to street furniture designed to catch the Parisians’ attention and to occupy some city places. In that context, urban authorities took steps to control the walls to challenge the attention-seeking posters. In that respect, the XVIIIth century marks the origin of a long history of poster regulation in France. If today, bill-posting is linked to over-saturated urban landscapes and to alienating advertisements, when considered in the Parisian streets of the Enlightenment and the French Revolution, they reveal how powerful posters were at the time. They were thought of as a device, a deceiving one indeed, but one structuring the urban experience, an educational device allowing to spread information about the rules and the law to as many people as possible, or a medium to get involved in the democratic public sphere which is gaining ground in 1789. This study will analyze the way citizens engage with the city and their use of the public sphere.
Dans un contexte parisien marqué au XVIIIe siècle par d’importantes évolutions de la consommation et des échanges, les affiches commerciales et annonces de particuliers viennent concurrencer les écritures publiques du pouvoir et libelles affichés observables aux siècles précédents. Elles contribuent à structurer une nouvelle forme d’attention urbaine, qui n’est plus uniquement fondée sur le son et l’oralité, mais également sur les sollicitations visuelles et écrites. Cette économie de l’attention entraine des mutations des métiers de l’imprimé (professionnalisation d’afficheurs ou d’entrepreneurs de l’information). Elle renvoie également aux techniques typographiques et aux éléments de mobiliers urbains conçus pour captiver l’attention des citadins et investir certains espaces de la ville. Dans ce contexte, les autorités urbaines mettent au point un maintien de l’ordre mural pour faire face aux sollicitations affichées. Le XVIIIe siècle constitue en ce sens la matrice d’une histoire longue du droit d’affiche en France. Si l’affichage est aujourd’hui associé à la saturation des paysages urbains et à l’aliénation publicitaire, réinscrit dans les rues parisiennes des Lumières et de la Révolution française, il révèle tout le crédit alors associé à l’affiche. Elle est ainsi conçue comme un objet, certes trompeur, mais structurant l’expérience urbaine, un dispositif pédagogique permettant de diffuser auprès du plus grand nombre les règlements et la loi, ou encore un media pour s’impliquer dans l’espace public démocratique qui s’affirme en 1789. Cette étude analyse donc les formes d’engagements des citadins dans la ville et leurs usages de l’espace public.
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Dates et versions

tel-03657020 , version 1 (02-05-2022)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03657020 , version 1

Citer

Laurent Cuvelier. La ville captivée : affichage et économie de l’attention à Paris au XVIIIe siècle. Histoire. Institut d'études politiques de Paris - Sciences Po, 2019. Français. ⟨NNT : 2019IEPP0034⟩. ⟨tel-03657020⟩
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