Post-Yugoslav memories as a resistance strategy and the political significance of Yugonostalgia
Les mémoires post-yougoslaves comme stratégie de résistance et portée politique de la Yougonostalgie
Résumé
Embracing the social-constructivist concept of the past, this research takes an interdisciplinary approach to nostalgia, bringing together political science and cultural memory studies. In order to answer the main research question: What does Yugonostalgia mean for politically active last pioneers and how does it dialogue with their political identities?, I have taken up, as my primary object of research, the narratives of the generation of the last pioneers (born between 1974 and 1982), in three (post)Yugoslav countries: Slovenia, Croatia and Serbia. Analyzing within the Constructivist Grounded Theory approach 62 interviews of political actors, conducted over the course of 2017 and 2018, I investigated how nostalgic memories turn into political reflections within one single narrative and how the cognitive dissonances translate into ambivalent nostalgic memory narratives and political conceptualizations of the Yugoslav past. On one hand, Yugoslavism develops as a counter-memory narrative, an anti-nationalist stance, but also a meta-national layer of multiple identities. On the other hand, Yugonostalgia, is primarily used as a discursive strategy of obscuring the Yugoslav past and any Yugoslav future. As a political intervention, Yugonostalgia gives voice to the silenced left-wing political articulations. While generational positionality strengthens Yugoslavism, and political positionality determines the use of Yugonostalgia for private or political purposes, this thesis explains the transformation of the Yugonostalgic memory narratives into resistance strategies of the last pioneers.
A partir d’une approche social-constructiviste du passé, cette thèse propose une recherche interdisciplinaire, entre sciences politiques et études sur la mémoire culturelle. Afin de répondre à la question de recherche : Que signifie la Yougonostalgie pour les derniers pionniers politiquement actifs, et comment dialogue-t-elle avec leurs identités politiques?, mon objet de recherche se construit sur les récits de la génération née entre 1974 et 1982, les « derniers pionniers », dans trois pays (post)Yougoslaves : la Slovénie, la Croatie et la Serbie. En utilisant la Constructivist Grounded Theory, j’ai conduit 62 entretiens d’acteurs politiques, entre 2017 et 2018. La thèse dévoile la manière dont les mémoires nostalgiques se transforment en réflexions politiques au sein d’un seul récit, et dont les dissonances cognitives se traduisent en récits mémoriels nostalgiques et ambivalents et en conceptualisations politiques du passé yougoslave. D’un côté, le Yougoslavisme se développe comme un contre-récit, un positionnement antinationaliste, mais aussi une couche d’identité méta-nationale. De l’autre, la Yougonostalgie s’utilise principalement comme une stratégie discursive pour obscurcir le passé et le futur yougoslave. En tant qu’intervention politique, la Yougonostalgie apporte une voix aux articulations politiques de la gauche. Si la positionnalité générationnelle renforce le Yougoslavisme, et la positionnalité politique détermine l’emploi de la Yougonostalgie à des fins privées ou politiques, cette thèse explique comment les récits mémoriels yougonostalgiques se transforment en stratégies de résistances des derniers pionniers.
Origine : Version validée par le jury (STAR)