Un ‘premier’ Koselleck néo-hobbésien ? De Kritik und Krise à l’« ontologie historique » et retour
Abstract
L’article défend la thèse d’un néo-hobbésianisme continu chez Koselleck et examine pour ce faire l’intrication profonde, depuis Kritik und Krise (1954), de la question de l’histoire et du problème politique. Dans sa première partie, il propose une analyse critique de "Kritik und Krise". La conclusion intermédiaire est double. D’une part, il montre l’existence d’une triple surcharge philosophique de la démonstration koselleckienne (surchage schmittienne, cochinienne et löwithienne). D’autre part, il relève les principaux forçages interprétatifs et empiriques sur lesquels repose la thèse générale du livre. Dans sa seconde partie, l’article examine la transformation ultérieure des interrogations premières de Koselleck, en particulier quant au projet d’une « ontologie historique ». L’article en circonscrit la pointe proprement politique, tout en montrant ses limites fondationnelles autant que normatives. Si l’ontologie historique de Koselleck relève bien de l’ontologie politique, elle échoue à nous faire entrer de plain-pied dans la modernité démocratique.