L’agenda du crédit pour lutter contre la pauvreté : trajectoires politiques divergentes au Brésil sous le PT et au Mexique sous le PAN
Résumé
Le prêt aux pauvres comme moyen de les aider à minimiser les effets de la vulnérabilité ou de les doter des outils nécessaires à une meilleure inclusion socio-économique n’est pas nouveau, qu’il relève de l’action sociale de groupes civils organisés ou de politiques publiques. Il en va de même de l’existence d’un vaste marché informel du crédit, lié aux prêteurs sur gage et aux usuriers, des institutions qui opèrent traditionnellement en marge de l’économie formelle et ciblent en général ce même public, alimentant un capitalisme « souterrain » ou « immergé » . En effet, dans les années 1990, un phénomène mondial se déploie : la prolifération d’institutions à but lucratif de type formel, qui commencent à rivaliser pour capter ce public autrefois organisé par la philanthropie, l’Etat et l’économie souterraine, formant ce que Michael Hudson appelle « l’industrie de la pauvreté » et que Philip Mader et Anke F. Schwittay ont qualifié de « financiarisation des pauvres ». Tout aussi récent et prolifique est le débat sur les avantages supposés de ce qui est conventionnellement appelé l’« inclusion financière » ou la « démocratisation de la finance », promue par les organisations internationales et évoquée dans le monde universitaire comme une « panacée de choix » en termes de stratégies privilégiées pour lutter contre la pauvreté.
Domaines
Science politique
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