La préférence pour le flou. Pourquoi la construction d''un régime démocratique n''est pas la priorité des Russes
Abstract
Analyser le régime politique russe est une tâche bien plus ardue aujourd'hui qu'au lendemain de la chute de l'U.R.S.S. En 1989-1992, on raisonnait en termes de transition, de sortie de l'arbitraire communiste, de démocratisation, de progrès vers les libertés et le marché. Une forme de certitude, ou de refus du doute, réunissait les observateurs occidentaux et les milieux réformateurs à Moscou : l'alternative au socialisme était bien le capitalisme (aménagé façon social-démocrate), le totalitarisme était vaincu par la démocratie et le droit, le monopole économique de l'État-parti cédait la place à la propriété privée et au marché. On questionnait plus les modalités et le rythme du changement que l'essence même de la transformation politique et sociale en cours en Russie.