Exodes et politiques d’asile : Le cas érythréen
Abstract
Les turbulences que traverse l’Union européenne depuis 2013 ont fait l’objet de très nombreuses interventions et publications dans l’espace politique, médiatique et ont donné lieu à quelques tentatives d’éclairage scientifique du débat public. Ces premiers travaux ont notamment établi qu’il fallait reléguer le génitif de la « crise des migrants » voire la crise « des réfugiés » au rang des impropriétés : cette crise, loin d’appartenir aux exilés eux-mêmes, est celle de l’Union européenne (UE). Il s’agit d’une crise humanitaire et d’une guerre civile au voisinage de l’Europe en Syrie mais aussi en Afghanistan, au Soudan, en Érythrée, en Afrique subsaharienne. Dans le texte qui suit, je propose de considérer la « crise » actuelle comme un moment critique. Elle invite à se pencher sur l’histoire et la géographie de l’exode à l’échelle globale et du système international de l’asile dans le monde, en examinant notamment le rôle du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) de l’Organisation des Nations unies (ONU), ou celui de l’UE.
Cette réflexion part d’un phénomène géographiquement et historiquement circonscrit – l’exode des Érythréens depuis 1962 jusqu’à aujourd’hui – pour discerner quelques-unes des dynamiques globales de la migration forcée et des politiques de gestion de l’exile depuis le milieu du XX e siècle. Il s’agit donc de tirer du cas très particulier examiné ici des « leçons de choses » en matière d’exode et de politiques d’asile.
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