La dette publique au XXIe siècle - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue de l'OFCE Année : 2022

La dette publique au XXIe siècle

Résumé

Nous proposons une définition de la soutenabilité de la dette publique basée sur la possibilité de conduire un effort fiscal ou de supporter une trajectoire macroéconomique qui permet d’atteindre une cible de dette publique à un horizon donné. L’effort fiscal comme la trajectoire sont des notions spéculatives parce qu’elles reposent sur l’anticipation de futurs inconnus. En explicitant les paramètres de ces futurs et en les utilisant dans un modèle parcimonieux, on peut générer des trajectoires qui ne sont pas des prévisions mais un moyen d’apprécier l’effort à faire pour atteindre une cible conditionnellement à des hypothèses explicites. Une application web, accessible librement à https://ofce.shinyapps.io/debtwatchr, permet de réaliser les simulations, sur la France mais aussi sur les autres pays européens et certains pays extra-européens comme les États-Unis, d’en modifier les paramètres et d’échanger les hypothèses avec d’autres. Elle rend possible un calcul transparent (les hypothèses sont connues et on peut les partager), reproductible (les mêmes hypothèses conduisent aux mêmes résultats) et doit permettre d’initier un débat sur les cibles de dette publique et les efforts associés pour une sélection de pays développés. Les principaux résultats sont : ■ Pour stabiliser la dette publique à son niveau actuel, la plupart des pays développés ont des efforts à fournir. Dans le cas de la France, cet effort est entre 1,4 et de 2,6 points de PIB dans le moyen terme. La borne haute est atteinte dans l’hypothèse d’une hausse des taux d’intérêts souverains (voir tableau 1 et infra espace fiscal) ; ■ Un écart entre le taux d’intérêt souverain et la croissance plus négatif facilite l’objectif de stabilisation de la dette. Dans le cas de la France, cela permet de réduire l’effort fiscal de plus d’un point de PIB. De la même façon, la cible d’inflation, ou encore la réaction de la dette publique au taux d’intérêt, jouent de façon importante. Cela pointe l’importance de la politique monétaire mais aussi de la trajectoire des taux d’intérêt dans le monde de demain (tableau 1 et infra l’importance de r – g) ; ■ L’ampleur des effets multiplicateurs est une autre dimension essentielle de l’analyse en influençant notamment le séquençage de la consolidation budgétaire. Elle souligne la nécessité de bien apprécier la façon dont la structure des politiques budgétaires, la conjoncture ou encore la composition des revenus des ménages influent sur les multiplicateurs (infra multiplicateurs) ; ■ Une croissance plus soutenue allège le fardeau de la dette. À moyen terme, les mécanismes d’indexation des dépenses et des prélèvements viennent en limiter les effets. Dans le cas de la France, 1 point de croissance supplémentaire permet une réduction de l’effort fiscal de 2,5 points de PIB (tableau 1 et infra plus de croissance, moins d’effort fiscal).
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Dates et versions

hal-03700002 , version 1 (20-06-2022)

Licence

Paternité - Partage selon les Conditions Initiales

Identifiants

  • HAL Id : hal-03700002 , version 1

Citer

Xavier Timbeau, Elliot Aurissergues, Eric Heyer. La dette publique au XXIe siècle : Une analyse de la dynamique de la dette publique avec Debtwtach. Revue de l'OFCE, 2022, D’un quinquennat à l’autre : une contribution au débat, Hors-série, pp.237-265. ⟨hal-03700002⟩
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