Les résistantes, perspectives de recherche
Abstract
Existe-t-il une résistance féminine spécifique, distincte de celle des hommes ? L'idéal de la mère épouse au foyer qui s'est imposé des années 1930 aux années 1950 a-t-il été favorable ou défavorable à l'engagement des femmes dans la Résistance ? Les modalités de cet engagement reproduisent-elles les caractéristiques de la division sexuelle des rôles ? Comme toute histoire sociale, celle des femmes passe par l'histoire des représentations, mais dans ce cas précis, le regard que les hommes et les femmes elles-mêmes ont posé sur leur résistance complique la compréhension. Les résistantes n'étaient pas féministes au sens où nous l'entendons, si bien qu'elles ont sous-estimé leur participation : les recensements effectués après la guerre signalent seulement la minorité des femmes qui ont souhaité "déclarer" leur contribution. La nature des activités féminines explique en partie cette sous-évaluation: la résistance au foyer qu'a été l'hébergement des clandestins s'inscrivait dans le cadre de la "vocation naturelle" de la femme. De même, des métiers "féminins" comme le secrétariat et l'assistance sociale se sont retrouvés dans la Résistance. Dans ce répertoire d'actions, d'autres gestes ont en revanche rompu avec la tradition, comme le renseignement militaire, l'organisation de manifestations de "ménagères" ou la résistance armée. Mais ni ces pratiques ni les épreuves supportées par les résistantes arrêtées n'ont entraîné de révision de l'image de la femme à la Libération. [Résumé de l'éditeur]
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