La contrat plongé dans l' « économie numérique »
Abstract
Entre l'harmonie à laquelle une Grèce attachée à la juste mesure prétendait identifier le contrat et le dogmatisme individualiste et intransigeant du Code civil qui en faisait la chose des contractants réputés souverains, en passant par le juste prix des Canonistes, entre le contrat « creuset d'un antagonisme irréductible » 1 et le contrat « civilisé » unissant des partenaires 2 , et en attendant (peut-être) l'avènement d'un « nouvel ordre contractuel » brillamment décrit ici même par notre subtil collègue Mazeaud 3 , il n'est pas certain que l'image du contrat soit aussi claire qu'on pourrait le penser de prime abord. Mais, enfin, le contrat demeure, dans les grandes lignes, une figure connue, et cela de temps immémoriaux puisque le scribe sumérien se vantait déjà de son savoir en la matière : « Après avoir fréquenté l'école le temps requis, je maîtrise le sumérien, l'écriture, la rédaction des tablettes, l'arpentage, les poids et mesures, tous les contrats : de mariage, de sociétés, d'achat et de vente, de location, de fermage, et même d'adoption » 4 (...).