Travail domestique : les couples mono-actifs en font-ils plus ?
Abstract
A partir des données de l’Enquête Emploi du Temps 2009-2010 de l’INSEE, cette étude propose d’analyser les différences de temps consacré au travail domestique entre les couples bi-actifs et mono-actifs. Si ces deux types de ménages présentent des caractéristiques sociodémographiques différentes (revenu, nombre d’enfant à charge) nous montrons grâce à une décomposition de Blinder-Oaxaca que toutes choses égales par ailleurs, les couples mono-actifs consacrent environ une heure supplémentaire aux tâches domestiques par rapport à leurs homologues bi-actifs. Ce surplus est d’autant plus important que le couple a de nombreux enfants à charge, que ses derniers sont encore jeunes et que la conjointe est peu diplômée. Corollaire de ce résultat, nos modèles de régressions logistiques montrent que les ménages mono-actifs ont moins recours à des services domestiques rémunérés comme la garde d’enfant ou l’aide au ménage. Valorisée au SMIC horaire net cette heure de travail domestique, correspond à un montant annuel de 2 700 euros ce qui pourrait justifier une adaptation de la fiscalité qui tiendrait compte de cet avantage pour les couples mono-actifs ou de ce désavantage pour les couples bi-actifs.
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