Entre santé publique et maintien de l’ordre : le parcours des tests de dépistage du VIH dans les prisons françaises - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Lien social et Politiques Année : 2006

Entre santé publique et maintien de l’ordre : le parcours des tests de dépistage du VIH dans les prisons françaises

Renaud Crespin

Résumé

Research work considering prisons as institutions for maintaining social order emphasises continuity and resistance to change. This article continues the approach, treating the take-up and regulation of HIV testing as a mechanism to maintain an internal social order in prisons. Prior to the AIDS epidemic, HIV testing was framed as health policing. However, the mismatch between this approach and the particular requirements for battling AIDS led public authorities to adopt a specific regulation for these instruments. In the context of a reform of health care in prisons, the systemic and coercive use of HIV tests was abandoned and they were incorporated into a policy framework of individual diagnosis and care. This clinical framing, however, hides practices that stress maintaining order and that are manifest in everyday practices of actors in the prison system. In this way security and clinical dimensions tend to overlap, and even become confused.
Les travaux qui conçoivent les prisons comme des instruments de maintien de l’ordre social soulignent leur permanence et leur résistance au changement. Cet article poursuit cette réflexion en revenant sur le processus d’appropriation et de régulation des tests de dépistage du VIH comme instrument de maintien de l’ordre interne des prisons. Antérieurs à l’épidémie de sida, les premiers usages des tests VIH s’inscrivent dans une logique de police sanitaire. Cependant, l’inadéquation entre ce dispositif et les exigences spécifiques de la lutte contre le sida conduit les pouvoirs publics à une régulation spécifique de ces instruments, dans le cadre notamment de la réforme de la médecine pénitentiaire. Cette dernière entérine le rejet d’un recours systématique et coercitif aux tests VIH pour les cantonner dans un registre axé sur le diagnostic individuel et le soin. Mais cet usage clinique masque un usage plus sécuritaire qui se manifeste dans les pratiques quotidiennes des acteurs du système carcéral. Ainsi, les dimensions sécuritaires et cliniques tendent à s’imbriquer, voire à se confondre.

Domaines

Sociologie

Dates et versions

hal-03595480 , version 1 (03-03-2022)

Identifiants

Citer

Renaud Crespin. Entre santé publique et maintien de l’ordre : le parcours des tests de dépistage du VIH dans les prisons françaises. Lien social et Politiques, 2006, 55, pp.137 - 147. ⟨10.7202/013231ar⟩. ⟨hal-03595480⟩
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