Pour une histoire politique des populations
Abstract
Depuis les années 1950, on considère l’étude des populations anciennes comme étant du ressort de la « démographie historique ». Ce monopole, après trois décennies de conquêtes historiographiques, est contesté dans les années 1980. Alors qu’elle entre dans la phase des grandes synthèses, la démographie historique, son programme de travail accompli, voit se tarir les recherches fondées sur sa méthode
et ses problématiques initiales. De cette « crise » – ou de cet affranchissement par rapport à un modèle devenu étouffant –, émergent de nouvelles voies et de nouvelles méthodes. Initialement issues de démarches individuelles, force est de constater, vingt ans plus tard, la cohérence des orientations qu’elles dessinent. L’objet de cet article est d’expliciter le programme d’histoire sociale et politique des populations vers lequel convergent ces transformations, ainsi que sa pertinence pour l’historiographie dans son ensemble.