Résumé : Le 2 octobre 2018 au petit matin, un bâtiment de l’Université nationale autonome du
Mexique (Unam) s’est soudainement illuminé avec le slogan « Plus jamais 68 ». Ainsi, les
universitaires mexicains rendaient hommage aux étudiants lâchement assassinés par l’armée
en 1968 à Mexico. Ces jeunes, considérés par leurs parents comme rebelles au sens politique
et culturel du terme, avaient pris part à une grande vague de révolte qui submergeait le système
monde cette année-là, déstabilisant les bases de la politique et des sociétés telles qu’elles
étaient alors conçues1.
Cinquante ans après l’avènement de ce mouvement qui voulait changer le monde, il est
intéressant de revenir sur les principaux événements qui l’ont vu naître, sur sa contribution à
la construction identitaire de la jeunesse latino-américaine et sur la manière dont il a marqué
l’Amérique du Sud.