Paradis fiscaux : la souveraineté à l'épreuve de la mobilité
Abstract
La centralité des paradis fiscaux sur la scène internationale, à en croire les statistiques, a de quoi surprendre ; leur puissance peut sembler contrefaite. Tirant leur influence de leur opacité et de leur capacité à détourner artificiellement les flux financiers ou commerciaux, ils minent la souveraineté des grands Etats. Pourraient-ils pour autant exister sans l'assentiment de ces derniers ? Leur rôle est à resituer à la lumière d'un facteur central de puissance dans une économie ouverte : le différentiel de mobilité. Territoires vulnérables, les paradis fiscaux font le jeu des acteurs les plus mobiles – au premier rang desquels les multinationales, les banques internationales et les grands cabinets d'audit et de conseil, qui façonnent leur législation à l'envi. Comment mettre fin à cette situation ? Cet article esquisse les pistes de réponses, pointant l'insuffisance des stratégies menées par les pays du G20 même si les choses évoluent.