Régulation ou supervision : quels nouveaux risques?
Abstract
Les règles comptables et prudentielles régissant l’intermédiation financière se sont considérablement sophistiquées lors des vingt dernières années en se rapprochant des meilleures pratiques internes des institutions financières. Cette évolution a engendré une plus grande procyclicité et ouvert des options d’arbitrage réglementaire qui ont grandement contribué à la crise de 2008. Les réponses réglementaires qui se dessinent présentent deux risques. D’une part, les évolutions asymétriques de la réglementation bancaire et de celle du shadow banking risquent de conduire à une migration massive du financement de l’économie vers le shadow banking, encore très instable par nature. D’autre part, un retour en arrière vers des règles prudentielles simplifiées à l’excès telles que le ratio de levier peut créer des distorsions importantes dans le financement de l’économie. Un investissement important dans le capital humain de la supervision et une plus grande discrétion des superviseurs dans l’interprétation des règles paraissent mieux à même de pallier les insuffisances mises à jour par la crise.