Coopération et intégration internationales - Sciences Po Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2017

Coopération et intégration internationales

Résumé

L’intérêt pour les relations internationales se manifeste souvent à la suite d’épisodes violents et meurtriers. Quel(le) enseignant(e) ne s’est pas vu confier par ses étudiant(e)s qu’ils/elles avaient choisi d’étudier les relations internationales pour comprendre les causes des guerres et des conflits ? Ce cadrage des relations internationales au prisme des dynamiques conflictuelles a son pendant : l’intérêt pour ce qui permet de sortir des logiques d’affrontement, à savoir, la coopération et l’intégration. Dans le langage courant, coopérer signifie travailler avec quelqu’un à une œuvre, à une entreprise ou à un projet. L’intégration prolonge la coopération en insistant sur la cohésion et la densité des interactions entre membres d’un groupe. Ces éléments de définition, pour simples qu’ils soient, permettent de comprendre qu’une action politique, quelle que soit son échelle – nationale ou internationale – est difficilement envisageable sans aucune coopération, du moins si l’on considère qu’elle relève rarement d’une démarche purement individuelle, et peut, éventuellement, déboucher sur un processus d’intégration. Ainsi, la coopération est bien présente empiriquement sur la scène internationale, même si les dynamiques coopératives peuvent être moins visibles ou moins médiatisées que les conflits et les dissensions (Devin, 2013).L’enjeu de ce chapitre consacré à la coopération et à l’intégration internationales est donc à comprendre dans une double perspective : réfléchir à la manière dont se manifestent la coopération et l’intégration sur la scène internationale, tout en interrogeant aussi la façon dont l’international peut modifier notre compréhension générale de la coopération et de l’intégration. Précisions que s’intéresser à la coopération internationale n’équivaut pas à faire preuve d’idéalisme, puisque l’enjeu réside précisément dans l’étude des multiples dimensions qui se tissent entre, par exemple, les mécanismes de coopération et le conflit ou la puissance. De plus, nous examinerons les liens entre coopération et intégration, sans faire de l’intégration l’étape finale de toute coopération internationale .Trois questions simples structurent ce chapitre : pourquoi, avec qui et comment coopérer sur la scène internationale ? Il s’agira donc de réfléchir aux déterminants et aux domaines de la coopération, puis d’interroger les acteurs qui font vivre la coopération internationale et, enfin, de porter un regard plus affûté sur les pratiques coopératives. Pour aborder ces questions, nous adopterons une approche d’ordre essentiellement sociologique. Ceci implique d’abord d’accorder la préséance à la manière dont la coopération et l’intégration se déroulent en actes et en pratiques et, dans une perspective plus simmelienne, d’étudier les formes que prennent la coopération et l’intégration à l’échelle internationale et, de plus en plus, transnationale. La deuxième dimension d’une telle approche réside dans le corpus intellectuel mobilisé. Au lieu de restreindre nos références aux théories des relations internationales, nous partageons l’idée que les concepts sociologiques développés le plus souvent pour penser les dynamiques internes sont aussi utiles pour comprendre l’international, à partir du moment où l’on considère les relations internationales comme des faits sociaux (Devin, 2015 ; Ramel, 2006). Enfin, une attention particulière sera accordée aux évolutions de la coopération internationale depuis la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01571147 , version 1 (06-09-2017)

Identifiants

Citer

Milena Dieckhoff, Marieke Louis. Coopération et intégration internationales. Christophe Roux; Eric Savarese. Science politique. Edition 2017-2018, Bruylant, 2017, 9782390131472. ⟨hal-01571147⟩
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