Une comparaison des prévisions macroéconomiques sur la France - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue OFCE Policy Brief Année : 2018

Une comparaison des prévisions macroéconomiques sur la France

Résumé

Alors que l'INSEE vient de publier une première estimation de la croissance française en 2017 (1,9 %), nous comparons les prévisions pour 2018 et 2019 réalisées par 18 organismes (publics et privés, dont l'OFCE) entre septembre et décembre 2017. Pour tous la reprise semble solidement enclenchée et durable, avec une croissance moyenne prévue de 1,8 % en 2018 puis de 1,7 % en 2019 : les prévisions sont assez proches pour 2018 (1,7 % à 2 %) mais s'étalent de 1,4 % à 2,2 % en 2019 (avec 8 instituts sur 15 qui prévoient un ralentissement). La consommation privée accélèrerait un peu (1,6 % en 2018 et 1,7 % en 2019), avec des écarts nets entre instituts. En effet, l'emploi progresserait entre 0,6 et 1,9 % en 2019 et les salaires entre 1,3 % et 2,6 %. Le diagnostic sur les salaires dépend du degré de tensions sur le marché du travail, de l'impact de l'inflation et des gains de productivité et de l'effet de la réforme du marché du travail de 2017 (décentralisation des négociations collectives). L'inflation resterait modérée (1,4 % en 2019). Le taux de chômage baisserait à 8,8 % en moyenne en 2019 mais les prévisions varient entre 8,1 % et 9,2 %. Pour tous les instituts, le déficit public respecterait dès 2017 le seuil de 3 % du PIB. La France pourrait alors sortir de la Procédure de déficit excessif en 2018. Le déficit resterait cependant élevé, du fait de mesures exceptionnelles (remboursement aux entreprises de la taxe sur les dividendes récemment invalidée par le Conseil constitutionnel et transformation du CICE en baisses de charges sociales employeurs en 2019). Depuis 2013, des politiques d'offre ont visé à réduire le coût du travail jugé trop pénalisant pour les entreprises face à la concurrence étrangère et à redresser la situation financière des entreprises afin de les encourager à investir, se moderniser et gagner en compétitivité. La consolidation de la demande intérieure, la faiblesse du coût du capital et un stock de capital de plus en plus obsolète ont soutenu l'investissement, qui a aussi bénéficié du suramortissement fiscal entre avril 2015 et avril 2017. Malgré l'extinction de cette mesure, l'investissement resterait dynamique (3,7 % en 2018 et 3,5 % en 2019), des contraintes d'offre étant encore signalées par les entreprises. La majorité des instituts prévoit par ailleurs un rééquilibrage des moteurs de la croissance : la contribution du commerce extérieur serait moins négative (-0,2 point en 2018 et 2019). Néanmoins, les prévisions de contribution s'étalent de -0,6 à 0,2 en 2018 et de -0,7 à 0,1 en 2019. On distingue trois scénarios concernant les parts de marché. Pour certains, les entreprises devraient engranger les bénéfices des mesures d'offre passées et gagner des parts de marché. Pour d'autres, les entreprises devraient simplement cesser d'en perdre. Enfin, pour les derniers, aucun retournement de la compétitivité des entreprises n'est à prévoir, du fait d'un jugement très négatif sur l'appareil productif (manque d'investissement dans les nouvelles technologies, insuffisance du stock de robots et faible productivité). Les analyses du commerce extérieur divergent donc nettement à l'horizon 2019 selon les prévisionnistes.
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Dates et versions

hal-03567373 , version 1 (11-02-2022)

Identifiants

Citer

Sabine Le Bayon, Christine Rifflart. Une comparaison des prévisions macroéconomiques sur la France. OFCE Policy Brief, 2018, 32. ⟨hal-03567373⟩
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