Consumption, Food and Taste: Culinary Antinomies and Commodity Culture de Alan Warde
Abstract
Jusqu’au XXe siècle, l’alimentation dans les sociétés industrialisées se caractérise par sa part prépondérante dans le budget des ménages, en particulier pauvres, une codification sociale, politique et religieuse stricte (de Garine, 1990 ; Grieco et al., 2008) et une pénurie de l’offre disponible (Bruegel, 2009). Au rebours, la deuxième moitié du XXe siècle semble augurer une ère d’abondance, qui conduirait à l’individualisation des choix et au relâchement des déterminismes sociaux. Le sociologue britannique Alan Warde, dans Consumption, Food and Taste : Culinary Antinomies and Commodity Culture (1997), met ces théories à l’épreuve empirique au moyen d’une étude sur les transformations des pratiques alimentaires au Royaume-Uni de 1968 à 1990. Il montre que les déterminants sociaux (revenu, classe, genre, ethnie, génération et cycle de vie) continuent de structurer les pratiques. L’ouvrage s’articule en trois parties. Une première partie examine les différentes théories susceptibles d’expliquer les modifications des comportements de consommation et présente la recherche empirique menée. Une deuxième partie expose les résultats de ladite recherche. Une troisième partie interprète lesdits résultats et évalue leur portée théorique. [Premier paragraphe]