Des parasites au paradis ? Revenu universel, minima sociaux et réciprocité - Sciences Po Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2021

Des parasites au paradis ? Revenu universel, minima sociaux et réciprocité

Résumé

Should society feed surfers? The question has arisen in these terms since Van Parijs suggested to Rawls that a basic income would be in line with his theory of justice. Rawls replied that those who surf should find a way to support themselves. Most Western countries have guaranteed minimum incomes which have conditions in terms of social or professional integration efforts, in a logic of reciprocity. The refusal that others live voluntarily at their expense, in a parasitic relationship, is a value widely shared value across countries, religions and belief systems. For Van Parijs, basic income can be justified by the common ownership of exogenous resources (land, raw materials). From a non-perfectionist perspective, respecting everyone's conceptions of what a good life is, the fact that people using one's resources pay income to those who do not use them, maximizes the real freedom of all. It is argued here that this argument uses a specific conception of co-ownership (right equal to the income of the property), but that there is another conception (equal right to the use of the property). This later conception can be seen when co-owners of a tennis court can usually use it at leisure, but not rent the slots to an outside person. The idea of co-ownership of exogenous resources is therefore not a definitive argument for basic income. We conclude by discussing the characteristics of a guaranteed minimum income that would minimize various forms of injustice.
La société doit-elle nourrir les surfeurs ? La question se pose dans ces termes depuis que Van Parijs a suggéré à Rawls qu’un revenu universel serait conforme à sa théorie de la justice et que ce dernier lui a répondu que ceux qui font du surf devraient trouver une façon de subvenir à leurs propres besoins. Comme en France, la plupart des pays occidentaux ont mis en place des revenus minimum garantis sous conditions d’efforts d’insertion sociale ou professionnelle, dans une logique de réciprocité. Le refus qu’autrui vive volontairement à ses dépens, dans une relation de parasitage, est une valeur largement partagée à travers les pays et les religions. Pour Van Parijs, le Revenu universel peut être justifié par la propriété commune de ressources exogènes (la terre, les matières premières). Dans une optique non-perfectionniste, respectant les conceptions de chacun de ce qu’est la vie bonne, le fait que les personnes utilisant ses ressources versent un revenu à ceux qui ne les utilise pas, permet de maximiser la liberté réelle de tous. On argue ici que l’auteur utilise une conception spécifique de la copropriété (droit égal aux revenus de la propriété), mais qu’il existe une autre conception (droit égal à l’utilisation de la propriété), de même que les co-propriétaires d’un tennis peuvent en général l’utiliser à loisir, mais pas louer les créneaux à une personne extérieure. L’idée de copropriété des ressources exogènes n’est ainsi pas un argument définitif en faveur du Revenu universel. Nous discutons en conclusion des caractéristiques d’un revenu minimum garanti qui minimiserait différentes formes d’injustice.
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Dates et versions

hal-03474895 , version 1 (10-12-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03474895 , version 1

Citer

Guillaume Allegre. Des parasites au paradis ? Revenu universel, minima sociaux et réciprocité. 2021. ⟨hal-03474895⟩
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