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N°Spécial De Revue/Special Issue Histoire@Politique : revue du Centre d'histoire de Sciences Po Année : 2012

Gaullistes, femmes et réseaux

F. Osa
  • Fonction : Auteur

Résumé

Le programme ANR GAULHORE (Gaullistes : hommes et réseaux) s’inscrit dans un double contexte d’essor de l’historiographie du gaullisme et de renouvellement de l’étude du personnel politique par la prosopographie et l’analyse des réseaux. Depuis 2008, plusieurs chantiers ont été menés. La constitution d’un corpus biographique gaulliste a été réalisée. Les cadres des « partis » gaullistes, les membres des gouvernements, les entourages ministériels, les responsables des mouvements de la « nébuleuse » gaulliste, les élites de la « société civile » gaullistes, dans la haute fonction publique, les milieux patronaux, les cercles intellectuels, et bien sûr les élu-e-s sont désormais mieux connus. L’étude des réseaux qui contribuent à l’identité de la famille politique gaulliste est essentielle pour mieux connaître la réalité, la diversité et la composition de ses maillages. L’exploitation de ce corpus par la méthode prosopographique a été lancée. Elle met l’accent sur les différentes générations gaullistes, la formation intellectuelle, les étapes et les formes de l’engagement, les moments fondateurs dans l’entrée en politique et les parcours, les ruptures et les reclassements. En se fixant pour but l’étude des femmes gaullistes et de leurs réseaux, la journée d’études organisée en novembre 2010 par l’UMR CERHIO (Centre de recherches historiques de l’Ouest) à l’université d’Angers est une entrée indispensable dans le questionnement du programme GAULHORE. Il s’agit de mieux cerner les parcours individuels et les actions politiques de candidates, d’élues, de cadres des partis gaullistes mais aussi de femmes non engagées politiquement qui ont incarné la place des femmes dans l’argumentaire politique gaulliste. Quelles places les femmes ont-elles su prendre ou conquérir ? Comment le mouvement gaulliste a-t-il mis à contribution, peu ou prou, ses militantes ? Quels sont les moyens d’action qu’elles ont mobilisés ? Comment se sont-elles organisées, entre femmes, pour faire prendre en considération certaines questions ? Quelle image les médias renvoient-ils des femmes gaullistes ? Les contributions rassemblées dans ce dossier apportent des éléments de réponse en s’appuyant sur des sources imprimées et des archives – croisant les ressources de la Fondation Charles de Gaulle, les archives publiques des collectivités territoriales et des ministères –, les fonds privés (comme le fonds Marcelle Devaud ou celui de Femme Avenir au Centre des archives du Féminisme à Angers) et la production des médias bien sûr. La méthode prosopographique adoptée par plusieurs des contributeurs produit des connaissances précises et inédites sur les femmes gaullistes au sein des partis ou des institutions. D’autres approches, notamment biographiques permettent de mieux comprendre les ressorts de parcours individuels emblématiques ou atypiques. Ainsi, plusieurs générations de femmes gaullistes sont présentées avec leurs éléments distinctifs à travers des personnalités (Yvonne de Gaulle, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Eugénie Éboué, Louise Weiss) et des groupes (femmes dans l’appareil politique gaulliste, candidates et élues à l’Assemblée nationale et au Parlement européen). Ces études permettent de mieux comprendre comment l’engagement politique et le gaullisme « familial » des femmes se définissent en fonction des événements clés et des étapes que sont 1940, la Libération, 1958, 1968-1969. Pendant la période gaullienne, des femmes gaullistes ont milité dans l’espace de la cause des femmes. Plus tard, alors que le féminisme était intégré dans les politiques publiques, des élues gaullistes se sont battues pour faire avancer les droits des femmes. Roselyne Bachelot et Michèle Alliot-Marie sont arrivées aux plus hautes fonctions politiques, tant au sein des partis successeurs (RPR, UMP) que dans les gouvernements. Marie-Jo Zimmermann explique comment elle a concilié engagement politique et engagement féministe dans les années 1990 et 2000. Il a semblé préférable de maintenir ce texte dans sa transcription afin de respecter la dynamique du témoignage oral et de présenter un véritable document.

Domaines

Droit
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03473896 , version 1 (10-12-2021)

Identifiants

Citer

F. Osa. Gaullistes, femmes et réseaux. Yves Denéchère. Histoire@Politique : revue du Centre d'histoire de Sciences Po, 17, 2012. ⟨hal-03473896⟩

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