Perspectives 2012-2013
Abstract
La restructuration de la dette grecque a stoppé la contagion de la crise des
dettes souveraines aux pays les plus fragiles de la zone euro. Mais il ne pourrait
s'agir que d'un répit à court terme puisque que les problèmes de fond demeurent.
D'abord, le risque d'une crise systémique, impliquant la zone euro mais
aussi les autres zones du monde où les finances publiques sont davantage dégradées
qu'en Europe, n'est pas écarté. Ensuite, les stratégies d'assainissement
budgétaire adoptées par les pays européens pour retrouver grâce aux yeux des
marchés compromettent les objectifs affichés : les points de déficit potentiellement
gagnés ex ante sont reperdus ex post, une fois que la restriction a
développé ses effets négatifs sur l'activité et entamé les assiettes fiscales. Une
nouvelle vague restrictive est alors engagée pour tenter à nouveau de rassurer
des marchés, désappointés par l'absence de résultats de la première.
Dans ce contexte, les perspectives sont peu engageantes dans la zone euro,
épicentre de la crise actuelle, avec un recul attendu du PIB en 2012 et une très
faible croissance en 2013. Les États-Unis et le Japon paraissent en meilleure
posture, mais l'activité pâtira de la stratégie malthusienne de l'Europe qui, en
définitive, compromet aussi l'assainissement de leurs finances publiques. Même
si les efforts consentis par les pays de la zone euro s'avèrent fructueux à partir de
2013, le centre de gravité de la crise pourrait se déplacer vers les pays-anglosaxons
et le Japon qui, compte tenu de situations budgétaires plus dégradées
qu'en Europe, pourraient à leur tour entrer dans le viseur des marchés.