Résumé : Il n’y a pas une Europe centrale face à la crise de l’euro : la crise financière et économique affecte
depuis 2008 les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie),
mais aussi la Slovénie ou les pays baltes, de manière différenciée. La Pologne a ainsi été le seul pays
de l’Union européenne à traverser la crise internationale sans connaître la récession, la République
tchèque et la Slovaquie ont limité les dégâts, la Hongrie continue de la subir de plein fouet, l’Estonie
a su s’adapter vite et rebondir, alors que la Lettonie s’administre une cure d’austérité sans précédent.
Parmi ceux qui ont adopté l’euro, la Slovénie et l’Estonie se plient aux nouvelles contraintes sans
broncher, tandis que la Slovaquie refuse de changer les règles au milieu de la partie pour une cause
discutable (la Grèce). Cette diversité des situations explique en partie des perceptions contrastées et
un grand éventail de réactions par rapport à la crise de l’euro, et plus généralement aux interrogations
sur l’avenir du projet européen. On peut aussi la présenter comme autant de leçons politiques que
les pays de la région tirent de la crise de la monnaie européenne.