L'esprit des lois ?
Abstract
Peu d’oeuvres peuvent aujourd’hui prétendre à une postérité aussi marquante que l’analyse
faite par Maurice Duverger de l’effet des modes de scrutin. Cette analyse aura non seulement
marqué son temps en structurant les débats, mais peu d’auteurs, et notamment d’auteurs français,
voient encore aujourd’hui leur nom aussi souvent cité. Cette postérité est assurément liée à
la formulation des conclusions sous forme de loi, les fameuses trois lois suivant lesquelles les
systèmes partisans tendent (le déterminisme reproché à M. Duverger doit de ce point de vue être
relativisé) à être bipartisan, multipartite ou multipartite, mais avec coalitions électorales stables,
suivant que le mode de scrutin est majoritaire à un tour, proportionnel ou bien majoritaire à deux
tours. Mais ces lois sont également soutenues par une théorie explicative du rôle structurant des
modes de scrutin par la distinction d’effets mécaniques (ceux liés à la transformation des voix en
sièges par l’arithmétique de la loi électorale) d’effets psychologiques, résultant de la sophistication
des choix d’électeurs anticipant les effets mécaniques du mode de scrutin. [Premier paragraphe]
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