De la responsabilité sociale : à propos des rôles respectifs de l’entreprise et de l’État
Abstract
La revendication d’une responsabilité sociale de l’entreprise va de pair avec un recul de la
capacité d’intervention des États dans le contexte de mondialisation. Cela ne saurait justifier que
l’entreprise taxe et dépense en lieu et place de l’État dont elle ne peut détenir ni le pouvoir
juridique, ni l’information s’agissant du bien public. L’entreprise est, néanmoins, une source de
droit étant, possiblement, à l’initiative d’avancées sociales et environnementales. Son action
s’inscrit dans la montée en puissance d’une dualité des ordres juridiques, un ordre étatique et un
ordre privé. Ce qui ne dispense en rien d’une validation des règles par l’État ne serait-ce que
pour garantir une concurrence équitable et maintenir une hiérarchie des normes. Le mode de
gouvernance, qui reflète l’influence des intermédiaires financiers, procède de cette validation et
détermine le choix de l’entreprise entre un profit immédiat et un profit à long terme, autrement dit
sa réelle responsabilité sociale. Aussi la question, dans le contexte actuel, n’est-elle pas de
substituer l’entreprise à l’État, mais de concevoir l’instance publique qui est susceptible de
permettre à des entreprises mondialisées de privilégier le long terme.
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