Une comparaison des prévisions macroéconomiques 2018-2020 sur la France
Abstract
Nous comparons les prévisions de croissance de l'économie française à l'horizon 2020 réalisées
entre septembre et début novembre 2018 par 18 organismes (publics et privés, dont l'OFCE).
Après avoir augmenté de 2,3 % en 2017, l'activité ralentirait pour l'ensemble des prévision-
nistes interrogés à 1,6 % en moyenne en 2018.
Il n'y a pas d'accélération prévue à l'horizon de l'exercice de prévision : l'activité progresserait en
moyenne de 1,6 % en 2019 et de 1,5 % 2020 (avec 8 instituts sur 12 qui prévoient un
ralentissement). Mais les moteurs de la croissance changeraient. En 2017, la croissance avait
été tirée par une forte contribution de la demande intérieure hors stocks tandis que le commerce
extérieur jouait négativement. L'histoire est toute autre en 2018, le commerce extérieur, par sa
contribution positive, contribuerait à compenser partiellement une demande intérieure moins
dynamique. En 2019 et 2020, c'est l'inverse. L'accélération de la consommation des ménages
permise par l'amélioration des revenus soutiendrait la croissance, tandis que l'investissement
resterait solide. L'environnement international serait moindre favorable et les risques sur la
croissance, plutôt orientés à la baisse.
Si un consensus existe autour de ce scénario central, il masque malgré tout des divergences
entre instituts liées notamment aux hypothèses relatives au positionnement de l'économie
française dans son cycle, et donc au degré de tensions dans l'économie. Pour tous, l'inflation
reste globalement modérée en prévision (entre 1,4 % et 1,9 % en 2020 selon les instituts) mais
l'inflation sous-jacente s'accélère, tout en restant inférieure à 2 %, et certains instituts considèrent
que des contraintes d'offre existent, notamment sur le marché du travail. Le taux de chômage
baisserait de 9,4 % en 2017 à entre 8,1 % pour les plus optimistes à 9,1 % les plus pessimistes
en fin de période. La progression des salaires resterait malgré tout contenue sur la période (avec
un maximum à 2,6 % en 2020). L'impact positif des réformes passées et en cours sur la
croissance du PIB et la compétitivité des entreprises ne ressort pas véritablement des scénarios.
La France est sortie de la Procédure de déficit excessif en 2018 et tous les instituts prévoient le
respect des règles budgétaires concernant le déficit public, qui resterait en-deçà du seuil des 3
% à l'horizon 2020. Néanmoins, le déficit se dégraderait 2019, du fait de mesures exceptionnelles
(remboursement aux entreprises de la taxe sur les dividendes et transformation du CICE en
baisses de charges sociales employeurs) et d'une amélioration de la composante conjoncturelle
plus limitée qu'en 2017. En 2020, il serait compris entre 2,7 % et 1,6 % du PIB.
Domains
Economics and Finance
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