Les relations franco-britanniques dans l'Europe de l'après-guerre froide
Abstract
Pour qui est familier de toute la saga des malentendus européens qui ont émaillé les relations franco-britanniques depuis 1945, ce constat a de quoi surprendre. En dépit de l’exaltation de la coopération franco-britannique à laquelle ont donné lieu le 90e anniversaire de l’Entente Cordiale, la commémoration du débarquement allié en Normandie et l’ouverture du tunnel sous la Manche, l’inventaire des relations entre Paris et Londres pour les cinq années écoulées produit en effet une image contrastée. S’il y a large identité de situation géopolitique, réaffirmation de valeurs communes et volonté partagée de préserver leur rang de puissances moyennes, moins «égales» que les autres dans le système international et européen, aucun véritable projet commun n’est proposé par la France et la Grande-Bretagne pour l’Europe de l’après-guerre froide. La qualité et le développement des relations bilatérales ne semble pas avoir pour prolongement une vision commune des finalités et des méthodes de la construction communautaire. Les inéluctables mutations auxquelles est confrontée l’Union européenne, dans la double perspective d’un élargissement vers l’Est et d’une présence américaine réduite en Europe, militeraient pourtant en faveur d’un minimum de stratégie commune. D’autant plus que les déclarations effectuées lors du récent sommet franco-britannique de Chartres (novembre 1994) ont présenté la relation entre Paris et Londres comme un des paramètres majeurs de chacune des politiques étrangères nationales...
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