La prudence en politique - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue Française de Science Politique Année : 1987

La prudence en politique

Résumé

Aristote accorde une importance telle à la prudence qu'elle est le véritable lien de la politique et de l'éthique à travers toute sa philosophie de l'action. Pourtant, et à cause de cette importance, il ne peut guère la définir. Il ne la cerne pas par approximation comme une vertu morale ni par classification comme un régime politique. La prudence est la vertu intellectuelle, le concept imposé par le fait que la politique et l'éthique ne sont jamais entièrement liées et jamais entièrement déliées. La prudence machiavélienne radicalise cet enseignement ; elle ne le rompt pas : là où la prudence aristotélicienne indique que politique et éthique ne peuvent être très séparées, l'habileté machiavélienne indique qu'elles ne peuvent être très liées. Ce n'est qu'avec Hobbes qu'on est en présence de la construction systématique d'une théorie dans laquelle la politique l'emporte entièrement sur l'éthique. Kant renverse cette priorité au seul profit de l'éthique. La recherche aristotélicienne fait finalement figure de moins mauvaise solution. Elle sort l'éthique du purisme et la politique de la pure force. En tout cas, sans référence à une relation entre la politique et l'éthique, la recherche de la prudence est peu probable. La croyance récente en la toute-puissance de l'histoire l'a montré.
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hal-03471431 , version 1 (08-12-2021)

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Citer

Gil Delannoi. La prudence en politique : Concept et vertu. Revue Française de Science Politique, 1987, 37 (5), pp.597 - 615. ⟨10.3406/rfsp.1987.411571⟩. ⟨hal-03471431⟩
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