Construire l’Europe en résistant à l’UE ? Le cas du processus de Bologne
Résumé
The Bologna process, which coordinates EU-wide policies in higher education and which was developed outside of the Community institutions, shows that initial resistance to the EU may paradoxically be acting in favor of the construction of European policy. This paper explores the ambiguity inherent in this resistance, which has allowed the rapid launch of a powerful process in an area where the EU has no competence. Yet this process has become institutionalized as it mobilized resources from the Commission and because its goals were consistent with the economic matrix and the knowledge society promoted by the EU since the 1990s.
Le processus de Bologne, ou processus de coordination européenne des politiques d’enseignement supérieur développé en dehors des instances communautaires, montre que la résistance initiale à l’UE peut paradoxalement être motrice dans la construction d’un espace européen d’action publique. Cet article analyse l’ambiguïté de cette résistance. Elle a en effet permis le lancement rapide d’un processus puissant dans un domaine où l’UE n’a pas compétence. Mais ce processus a ensuite pu s’institutionnaliser parce qu’il mobilisait des ressources engagées par la Commission, et surtout parce que ses objectifs étaient compatibles avec la matrice de l’économie et la société de la connaissance, promue et diffusée par l’UE depuis les années 1990.
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