La Russie face aux révoltes libyenne et syrienne. Des enjeux jugés majeurs, une politique défensive - Sciences Po Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2014

La Russie face aux révoltes libyenne et syrienne. Des enjeux jugés majeurs, une politique défensive

Résumé

Challenged by the uprisings in the Arab World, Russia has changed its attitude toward the Arab Spring. After having understood and in a way supported the revolutions in Tunisia and Egypt, the Russian government started to disagree with European, Arab, and US policies towards and analysis of the Arab Spring in other countries. Russian officials expressed their disagreement first in the Libyan case and then more clearly in the Syrian case. Two kinds of reasons can explain the evolution of the Russian diplomacy. First, regional reasons: Syria is a long-standing ally of Russia in the Middle East that buys Russian weapons and allows Moscow to use the Tartous naval base. Second, international factors: after the NATO intervention in Libya, the Russian leaders refused any kind of political change from outside and an expansion of NATO’s areas of operation; they are convinced that national sovereignties should be protected as they guarantee the stability of the international order. At the start of 2013 with regards to the Syrian war, Russia seemed isolated; its policy was considered counterproductive. As the war is still harming Syria and its people, some analysts stress a paradox in Russian diplomacy: namely, the fact that by supporting Assad’s regime, Moscow may be not following its own economic interests, which should in fact lead this country to form stronger partnerships with the Gulf monarchies.
Face aux soulèvements dans le monde arabe, la Russie a glissé d’une attitude de compréhension à une prise de distance avec les stratégies adoptées par la majorité des États occidentaux et arabes, d’abord dans le cas libyen mais surtout dans le dossier syrien. Dans ses choix, la diplomatie russe est aussi bien guidée par des considérations stratégiques régionales (appui à un partenaire de longue date, ventes d’armes, facilités navales à Tartous, peur d’avoir à ses frontières un « second Afghanistan » …) que par des enjeux internationaux majeurs : estimant que la protection de la souveraineté est un facteur essentiel de la stabilité de l’ordre international, les dirigeants russes refusent toute idée de changement de régime imposé de l’extérieur. N’entendant pas se laisser influencer comme dans le cas libyen, ils veulent contenir l’extension de la zone d’opération de l’OTAN et dissuader toute initiative susceptible de créer un précédent. Pour l’heure, au début de 2013, dans l’affaire syrienne, la Russie apparaît isolée et sa politique a pu être jugée contreproductive : le conflit continue à s’enliser et le nombre de victimes à augmenter. Aux yeux de certains, elle ne va pas dans le sens de ses intérêts, qui devraient, dans le domaine économique, la pousser à nouer des coopérations avec les monarchies du Golfe.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03460424 , version 1 (01-12-2021)

Identifiants

Citer

Anne de Tinguy. La Russie face aux révoltes libyenne et syrienne. Des enjeux jugés majeurs, une politique défensive. M'hamed Oualdi; Delphine Pagès-El Karoui; Chantal Verdeil. Les ondes de choc des révolutions arabes, Institut français du Proche-Orient, pp.85 - 103, 2014, 9782351595299. ⟨hal-03460424⟩
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