France : croissance hors taxes
Abstract
Début 2011, la France est l’un des rares pays développés à avoir retrouvé son
niveau de PIB d’avant-crise. La croissance économique dépassait les 2 %, atteignant
même les 3 % en glissement annuel au premier trimestre 2011. Depuis, la donne a
changé : la dynamique de reprise s’est interrompue et l’activité connaît une croissance,
certes positive, mais proche de zéro. Quatre freins conjoncturels expliquent
l’extinction en 2011 de la phase de reprise post-récession : déjà malmenée par une
consolidation budgétaire rapide et la dégradation des conditions de crédit, la croissance
a aussi été diminuée par les fluctuations du prix du pétrole et de la
compétitivité-prix, en 2012 sous l’effet de la déflation salariale des pays concurrents
de la France, et en 2013, sous l’effet de l’appréciation de l’euro.
En 2014, l’amélioration attendue sur le front de l’activité ne se produira pas :
le stimulus lié au relâchement progressif de la réduction des déficits sera compensé
par l’appréciation de l’euro observée jusqu’au milieu de l’année 2013 ainsi que par la
baisse de l’investissement en logement des ménages. La croissance devrait ainsi
s’établir à 0,4 %, ne permettant ni au chômage d’inverser sa tendance haussière ni au
déficit public de se résorber significativement. De plus, contrairement aux années
antérieures et après une baisse régulière de plus de 3 points de PIB depuis 2009, le
déficit public devrait à nouveau se creuser légèrement et atteindre 4,5 % du PIB.
En 2015, la croissance retrouverait un peu de vigueur, +1,1 % par an, grâce à
l'atténuation de deux des facteurs négatifs qui ont étouffé la croissance depuis
2010 : les conditions de crédit et la réduction des déficits. Par ailleurs, l'effet de la
compétitivité-prix, un facteur qui aura joué très négativement en 2014, devrait
s'inverser. En premier lieu, cela sera lié à la dépréciation de l'euro, mais aussi à la
montée en puissance du CICE.
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Economics and Finance
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