Engagements islamiques en Jordanie. La part du politique, la part féministe - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée Année : 2010

Engagements islamiques en Jordanie. La part du politique, la part féministe

Résumé

Islamic commitments in Jordan: political and feminist perspectives - In the 1980s an Islamic feminist movement took root in the shadow of Jordanian women's institutions linked to the State. The movement was established and became visible in the mid-1990s as key figures invested the public and political sphere and political Islam increasingly dominated the opposition. Today, women from all social classes, especially the middle classes who built themselves up through access to education, identify themselves with this movement and rely on political Islam to intervene in support of their rights, their daily lives and their activist and career paths. Some women have engaged in politics and religion through the Muslim Brotherhood, through the Islamic Centrist Party (Hizb al-wassat) or simply as independents. Others have embraced religious doctrine as a means to claim an independent intellectual and political identity. Yet others are trying to unite for collective action on an openly feminist agenda, a designation strongly criticized until recent years. Diverse feminist and Islamic movements operating in a militant environment characterized by regional and national political positions and feminist causes, have led to increased alliances and exchanges with secular movements both for expertise and means-of-action. More pragmatic, women’s activism here tends to become less ideological and more hybrid, in the image of the religious reference itself.
Dans les années 1980 en Jordanie, un militantisme féminin islamique a grandi à l’ombre des institutions féminines proches de l’État. Il s’est affirmé et s’est rendu visible lorsque ses figures investirent la sphère publique et politique, à partir du milieu des années 1990, à la faveur du passage de l’islam politique dans l’opposition. Aujourd’hui, une pluralité de femmes, venant de toutes les classes sociales, et surtout de classes moyennes s’étant construites comme telles par l’accès à l’éducation, se revendique de l’islam comme ressource pour appuyer leurs droits et leurs parcours au quotidien, leurs trajectoires professionnelles ou militantes. Certaines sont engagées en religion et en politique, dans la mouvance des Frères musulmans, au sein du Parti islamique centriste (Hizb al-wassat), ou bien sont indépendantes. D’autres ont investi le savoir religieux pour se tracer des itinéraires intellectuels ou politiques indépendants. D’autres encore, tentent à présent de fédérer une action collective s’affichant comme plus ouvertement féministe, un terme vivement critiqué jusqu’à ces toutes dernières années. Ces diverses mobilisations islamiques agissent dans un environnement militant qui les a conduit à multiplier les alliances et les échanges de savoir-faire et de modes d’action avec les séculières, en vertu de positions politiques nationales et régionales communes mais aussi de causes féministes. Pragmatique, le militantisme féminin, tend ici à devenir moins idéologique, et surtout à s’hybrider, tout comme la référence religieuse elle-même.

Dates et versions

hal-03460244 , version 1 (01-12-2021)

Identifiants

Citer

Stephanie Latte Abdallah. Engagements islamiques en Jordanie. La part du politique, la part féministe. Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée, 2010, 128, pp.en ligne. ⟨10.4000/remmm.6908⟩. ⟨hal-03460244⟩
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