Pour un progrès social-écologique
Abstract
L'État-providence, c’est-à-dire la mutualisation démocratique des risques sociaux, est une grande réussite historique : il a non seulement favorisé le développement économique en sous-tendant et consolidant les
institutions marchandes, mais, depuis qu’il a pris son essor dans la seconde moitié du XXe siècle, il a ouvert une ère de développement humain sans précédent, en agissant comme contrepoids à ces mêmes institutions marchandes. La part de la redistribution sociale dans le revenu national a été multipliée par 10 au cours du XXe siècle dans les sociétés qui ont pu en faire le choix grâce aux avancées de la démocratie, pour un coût économique minime et un bénéfice humain maximal. L’État-providence ne doit donc pas être dénigré pour ce qu’il coûte, mais célébré pour ce qu’il rapporte. Mais, s’il importe de protéger l’État-providence contre toutes les mythologies économiques, nous devons également le réinventer. Car l’assurance sociale qu’il nous offre constitue un atout majeur pour affronter les crises écologiques du siècle qui s’ouvre. L’État providence peut garantir le progrès social-écologique comme il garantit depuis plus d’un siècle le progrès social.