Europe centrale et orientale : le désenchantement démocratique
Abstract
Les pays d’Europe centrale et orientale, membres de l’Union européenne depuis une décennie, étaient considérés par les spécialistes des transitions vers la démocratie comme des « démocraties consolidées », c’est-à-dire dans lesquelles les élections constituent un enjeu de gouvernement et non de régime et surtout où les normes de l’Etat de droit sont respectées. Leur situation était très différente de celle des Balkans occidentaux ou de celle de leurs voisins de l’espace post-soviétique.
L’adhésion au club des démocraties qu’est l’Union européenne était censée représenter un aboutissement de la transition et un point de non-retour. Force est de constater qu’il n’y a pas en la matière de « fin de l’histoire » et que le levier de la conditionnalité qui avait contribué à la mise en place d’institutions démocratiques perd de son efficacité après l’adhésion alors qu’entre-temps, l’Union elle-même traverse une crise de la représentation démocratique (entre technocratie et tentation populiste) qui n’est plus un problème spécifique de l’Est, mais concerne à des degrés divers tous les Etats membres. Enfin et surtout, une réflexion d’ensemble sur le « désenchantement démocratique » ne doit pas occulter la grande diversité des situations que le dossier proposé ici permet d’illustrer.