Politiques monétaires : le grand écart - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue de l'OFCE Année : 2008

Politiques monétaires : le grand écart

Résumé

The financial crisis and inflationary pressures driven by oil and food prices generated various monetary policy answers. The Fed lowered the target for the Federal Funds rate by 3 percentage points since last August to 2.25% and will lower it again to 1.75% from April to avoid a too sharp slowdown of US activity. The ECB kept interest rates unchanged and will leave them at 4%, waiting for inflation to decelerate below 2% in the euro area. The Bank of England cut the base rate by 0.75 percentage point to 5.0 and will lower it to 4.25% by early 2009, to allow inflation to decelerate without output growth falling too rapidly. The Bank of Japan will maintain interest rates at 0.5% with inflation remaining subdued and output growth prospects uncertain.
Les banques centrales sont dans une position délicate face à une crise financière de grande ampleur, car elles doivent composer avec un regain de l’inflation résultant essentiellement de la flambée du pétrole et des produits alimentaires. Les réponses apportées par la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre ont jusqu’ici été conditionnées par leur analyse de l’impact de la crise et par les mandats qui leur ont été attribués. Les États-Unis sont logiquement les plus touchés par la crise dont ils sont l’épicentre ce qui justifie la forte réactivité de la Réserve fédérale renforcée par le fait que son objectif est autant la croissance et l’emploi que l’inflation. Les baisses de taux ont été massives, trois points depuis août 2007. Nous anticipons leur stabilisation à 1,75 % à partir de la fin avril 2008. La BCE privilégie de son côté une interprétation stricte de son mandat centré sur l’inflation. Le contexte conjoncturel est en outre plus marqué par l’incertitude que par des signes tangibles de ralentissement. En conséquence, la BCE maintiendrait ses taux à 4 % et ne compenserait pas le resserrement monétaire déguisé qu’a entraîné la forte appréciation de l’euro. La Banque d’Angleterre est dans une situation intermédiaire. Sa stratégie de ciblage de l’inflation lui donne des marges d’appréciation supplémentaires comparativement à la BCE. Les taux directeurs ont été réduits trois fois de 0,25 point depuis août 2007, s’établissant à 5 % en avril. Le niveau actuel des taux directeurs laisse des marges de manœuvre au Conseil de politique monétaire pour assouplir sa politique si la crise bancaire continuait à prendre de l’ampleur. Enfin, le Japon maintient son positionnement spécifique avec un taux d’intérêt à 0,5 % et un taux d’inflation qui vient d’atteindre un pic à seulement 1 %, ce qui masque une tendance déflationniste toujours présente. Le mode de fonctionnement de la politique monétaire s’en trouve profondément modifié ce qui contraindra la Banque du Japon au statu quo.
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hal-03459800 , version 1 (01-12-2021)

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Citer

Christophe Blot, Catherine Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth. Politiques monétaires : le grand écart. Revue de l'OFCE, 2008, 105, pp.229 - 248. ⟨10.3917/reof.105.0249⟩. ⟨hal-03459800⟩
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