Résumé : Les Français croient-ils à l’ég
alité des chances ? L’enquête
Dynegal
a posé la
question en 2013 à un échantillon repr
ésentatif de 4 000 individus et leurs
réponses sont très partagées. Ce sont
les classes moyennes qui se montrent un
peu plus convaincues que les autres pa
r l’idée que l’école donne à chacun sa
chance et que la réussite dans la vie
ne dépend pas de l’origine sociale. Ce
résultat va dans le sens d’une thèse de Simmel faisant de la classe moyenne le
lieu de la mobilité sociale.
L’enquête permet également de s’interr
oger sur le lien entre la croyance en
l’égalité des chances et les attentes so
ciales en termes de reconnaissance des
mérites et d’égalité des résultats. Comme
on pouvait s’y attend
re, moins on croit
à l’égalité des chances, moins on défend
la reconnaissance des mérites, et plus
on demande d’égalité des résultats.
En revanche, les Français parfaitement
convaincus que tout le monde a les mê
mes chances de réussir défendent non
seulement la reconnaissance des mérites,
mais aussi l’égalité des places. Ce
résultat inattendu met en lumière, en
fait, un risque inhérent à une société
pensée comme totalement méritocratique
: le risque de déconsidérer absolu-
ment les perdants et de ne
pas leur trouver de places
au sein de la sociét