Introduction
Abstract
L'effervescence autour de la loi organique relative aux lois de finances dite « LOLF » votée le premier août 2001 et entrée en application depuis janvier 2006, a suscité, chez de nombreux hauts fonctionnaires, quelques acteurs politiques et certains experts, la multiplication des superlatifs insistant tous sur le caractère « historique » et « révolutionnaire » de la réforme. De fait, et quoique la nature et l’ampleur de ses effets restent encore à observer, celle-ci transforme les règles de vote, d’allocation et de gestion des finances de l’État telles qu’elles avaient été fixées en 1959 et marque l’introduction systématique et massive, dans la gestion quotidienne de l’administration, de principes et d’instruments inspirés du New Public Management.Avec la LOLF, l’État et son administration sont une nouvelle fois constitués en « problème public » requérant l’intervention des autorités gouvernementales. Sont ainsi entretenues et réactualisées, dans un nouveau contexte, la naturalité et l’évidence anhistorique de la « réforme de l’État » et des dysfonctionnements du système administratif auxquels elle cherche à remédier. Tout se passe comme si l’appareil d’État ne cessait jamais de « faire problème » et d’appeler les diagnostics, les expertises, les solutions et des réformes. [Premier paragraphe]
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