France : croissance malmenée
Abstract
Après trois années de croissance très faible sur la
période 2012-2014, un modeste rebond de l'activité
s'est dessiné en France en 2015, tiré par des chocs
extérieurs favorables et une consolidation budgétaire
moins forte que par le passé. Toutefois, la maigre
contribution des exportations à la croissance, alors
même que les orientations fiscales de la politique de
l'offre visent à redresser la compétitivité des entreprises,
est paradoxale. Mais les exportateurs français
semblent avoir fait le choix de redresser leurs marges
plutôt que de réduire leurs prix à l'exportation,
marges qui pourraient cependant devenir un atout à
plus long terme si elles étaient réinvesties dans la
compétitivité hors-coût. En 2016 et en 2017, la croissance
ne serait que légèrement supérieure à son
potentiel. Le trou d'air du milieu de l'année 2016,
marqué par les grèves, les inondations, les attentats
ou la fin initialement programmée du suramortissement
fiscal, explique en partie la faiblesse de la reprise
en 2016. Sous l'effet du redressement du taux de
marge, d'un coût du capital historiquement bas et du
prolongement du suramortissement fiscal, l'investissement
continuerait cependant à croître. Les
créations d'emplois salariés marchands seraient relativement
dynamiques, soutenues par le CICE, le Pacte
de responsabilité ou la prime à l'embauche, et le taux
de chômage baisserait de 0,6 point à l'horizon 2017.
Le déficit public, quant à lui, reviendrait à 2,9 % du
PIB en 2017, repassant sous la barre des 3 % pour la
première fois depuis dix ans. La France devra néanmoins
faire face à deux nouveaux chocs en 2017,
l'impact négatif du Brexit sur le commerce extérieur
et celui des attentats sur la fréquentation touristique.
Ces deux chocs amputeraient de 0,2 point de PIB la
croissance en 2017 (après 0,1 en 2016).
Domains
Economics and Finance
Origin : Publisher files allowed on an open archive