Résumé : La Grande Récession a marqué le retour en grâce de la politique budgétaire
comme instrument de stabilisation conjoncturelle. Au lendemain de la crise des
subprime les grandes économies avancées ont mis en place un vaste plan de
relance de façon coordonnée pour stopper la récession. Ensuite, à partir de 2011,
avec le début de la reprise et de la normalisation financière, une phase de
consolidation budgétaire a été engagée. Depuis 2016, la politique budgétaire est
devenue neutre.
Le recours à l'outil budgétaire pour stabiliser la croissance a réanimé les débats
sur l'efficience de ce choix. Au regard des nombreuses études, il existe tout de
même un consensus relatif sur la valeur du multiplicateur à court terme. Il serait
positif et proche de l'unité. En revanche, l'effet à long terme d'un choc budgétaire
dépend de la situation conjoncturelle. Les effets de la politique budgétaire
peuvent être pérennes s'il y a un nombre significatif d'agents privés contraints
financièrement ou si la banque centrale ne peut pas réagir à la politique budgétaire.
Ainsi, les effets dynamiques de la politique budgétaire dépendront du
contexte économique.
La prise en compte de la dynamique du multiplicateur permet d'améliorer
l'évaluation des effets de la politique budgétaire au cours de la dernière décennie.
Selon nos calculs, le PIB allemand aurait été soutenu par les nouvelles mesures
budgétaires, alors que le PIB aurait diminué en Italie, en France et au RoyaumeUni
d'un montant compris entre 1,5 et 3,5 points de PIB. Enfin, le PIB espagnol
aurait été amputé de 7,5 points.