Perspectives économiques 2018-2020
Abstract
Les informations statistiques pour le premier semestre 2018 indiquent un essoufflement
de la croissance économique mondiale. Ce ralentissement coïncide avec de
nombreuses tensions politiques et financières – dont le Brexit, le risque de guerre commerciale
ou encore les tensions autour du budget italien pour 2019. Après un pic à 3,5 % en
2017, la croissance mondiale diminuerait de 3,4 à 3,1 % entre 2018 et 2020. Le ralentissement
sera plus marqué dans les pays industrialisés où la croissance baissera de 0,8 point
entre 2017 et 2020.
L'économie française a affiché des résultats décevants au premier semestre 2018, ce qui
alimente les inquiétudes sur la pérennité de l'embellie conjoncturelle observée à la suite de
six années de croissance très faible (0,8 % en moyenne annuelle). Le ralentissement est en
partie commun à la zone euro, découlant de la hausse des prix du pétrole et de la dégradation
de l'environnement international. À cela s'ajoute en France un calendrier fiscal
défavorable au premier semestre 2018, l'impact des grèves au deuxième trimestre 2018 et
une moindre consommation en énergie due à un printemps exceptionnellement doux. Au
second semestre 2018, du fait des mesures fiscales (baisse des cotisations sociales salariées,
première tranche de la suppression de la taxe d'habitation), le pouvoir d'achat des
ménages devrait augmenter fortement. Ainsi, la croissance rebondirait à 0,5 % au troisième
trimestre 2018 et 0,6 % au quatrième trimestre. La croissance pour l'année 2018
serait alors de 1,7 % en moyenne.
En 2019, la croissance du PIB atteindrait 1,8 %, soutenue par un revenu des ménages
dynamique, favorisé par le soutien des mesures fiscales aux classes moyennes, une hausse
des revenus du capital et une dynamique de l'investissement toujours robuste, tirée par les
entreprises et les administrations publiques.
Avec une croissance du PIB de 1,5 %, l'année 2020 serait celle du retour progressif vers
le potentiel de long terme. L'impact global de la politique budgétaire serait légèrement
négatif et la demande adressée à la France ralentirait en lien avec le retournement du cycle
mondial. L'écart de production passerait de -1,0 % en 2018 à -0,5 % en 2019 et à -0,3 %
en 2020.
La période 2017-2019 se caractérise par une légère dégradation du déficit public
(-0,1 point de PIB) malgré une augmentation de l'effort structurel (+0,2 point de PIB) et
une amélioration marquée du déficit conjoncturel (+0,5 point de PIB). C'est le versement
exceptionnel en 2019 de près de 22 milliards d'euros (0,9 point de PIB) aux entreprises
dans le cadre de la transformation du CICE en baisse de cotisations sociales patronales qui
explique la différence. En 2020, le déficit public se réduirait à 1,8 point de PIB, soit son plus
bas niveau depuis près de vingt ans. La dette publique atteindrait 98,7 % du PIB en 2018
(après 98,5 % en 2017) avant d'amorcer sa réduction, à 98,3 % en 2019 et 97,8 %
en 2020.
Enfin, le taux de chômage passerait de 9,1 % actuellement à 8,9 % fin 2018, 8,7 % fin
2019 et 8,6 % fin 2020, la baisse étant ralentie par la réduction des contrats aidés.
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